Définition de l’ensemble des nombres complexes
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Introduction
Il est bien connu que le carré de tout nombre réel est un nombre réel positif. Donc les réels strictement négatif n’ont pas de racine carrée réelle. Par exemple :
- Il n’existe pas de réel tel que ;
- L’équation n’a pas de racine réelle (car n’a pas de racine carrée réelle).
Cette situation, et quelques autres, a amené les mathématiciens à introduire un nombre noté ( comme imaginaire !) tel que . Notez bien que ne peut pas être un nombre réel : nous venons de créer un monde imaginaire, mais qui aura des applications bien réelles !
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Ensemble des nombres complexes
Définition :
Soit un nombre tel que .
– On appelle nombre complexe tout nombre de la forme , où et sont des nombres réels.
– On note l’ensemble des nombres complexes : , .
• Pour le complexe , s’appelle la partie réelle de et sa partie imaginaire.
On note et .• Si , le nombre complexe s’écrit et est en fait un nombre réel :
les réels sont des cas particuliers de complexes : .• Si , le nombre complexe s’écrit et on dit que le complexe est imaginaire pur.
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Lois sur l’ensemble
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On va définir sur l’ensemble une addition et une multiplication. Soit et deux complexes : on les addition et on les multiplie de manière « très naturelle » (pour le produit, on utilise ) ;
On admettra alors que l’on peut calculer dans exactement comme dans , simplement en remplaçant par chaque fois qu’on le rencontrera.
Exemple :
Identification : si deux complexes sont égaux : , alors on peut identifier les parties réelles et imaginaires : et (en effet, si on avait , alors de on tirerait donc serait réel, ce qui est absurde).
Application : pour mettre un quotient , de deux complexes sous sa forme naturelle , on multiplie haut et bas par le conjugué du dénominateur.
Exemple :
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Représentation géométrique – Forme trigonométrique
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Représentation géométrique : images et affixes
Vous avez compris que la donnée d’un nombre complexe revenait à la donnée d’un couple (, ) de nombre réels. Or, il existe une façon classique de représenter un couple de réels : par le point du plan de coordonnées (, ).
Dans le plan rapporté à un r.o.n.d (, , ), on associe au complexe le point (, ) (ou le vecteur V = = + ) de coordonnée et . On introduit alors le vocabulaire suivant :
- Le complexe est l’affixe du point (ou du vecteur ) ;
- Le point (ou le vecteur ) est l‘image du complexe .
On pourra noter ou .
Vous voyez alors que si et sont les vecteurs d’affixe respective et , alors leur combinaison linéaire = + est le vecteur d’affixe .
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Module et argument
Le dessin du vecteur d’affixe nous donne une autre représentation du nombre complexe . Appelons :
- Module du complexe à la longueur , notée ;
- Argument de toute mesure de l’angle , ), notée .
On note , qui se lit « l’argument de est égal à modulo 2π« , ce qui rappelle qu’une mesure d’angle est définie à près.
Exemples :
- donne et ;
- donne et ; donne et ;
Remarque : Un argument est donc défini à près. On devrait donc écrire, par exemple : (avec entier relatif). En pratique, on ne le fait pas et on choisit la mesure de l’angle dans ou , .
Ceci dit il n’est pas interdit d’écrire : ou ou encore 4 (notez bien que ces trois mesures d’angle donnent bien le même point sur le cercle trigonométrique).
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Forme trigonométrique
La contemplation du vecteur d’affixe nous fournit immédiatement le lien entre les coordonnées , d’une part et le module et l’argument et d’autre part : et . On peut donc écrire indifféremment : ou + . Nous disposons donc des deux écritures :
- , écriture dite algébrique,
- + , écriture dite trigonométrique.
Exemple :
- )
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Module et argument d’un produit
La forme trigonométrique est très bien adaptée au produit et quotient des complexes. En effet soit de module et d’argument et de module et d’argument , c’est à dire :
et
Calculons le produit ainsi que l’inverse :
d’où : le module de est et un argument de est .
2.
d’où : le module de est et un argument est
Résumons car c’est important :
- Le module d’un produit (resp. quotient) est le produit (resp. quotient) des modules ;
- l’argument d’un produit (resp. quotient) est la somme (resp. quotient) des arguments.
ou si vous préférez :
;
;
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Notation exponentielle
Posons . Le paragraphe précédent nous a montré que :
Vous reconnaissez peut-être là une propriété de la fonction exponentielle (l’exponentielle d’une somme est égale au produit des exponentielles). Cette remarque a inspiré le grand mathématicien Euler qui a décidé de poser, par définition : .
Comme nous allons le voir, cette notation est particulièrement judicieuse.
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Définition
On introduit la notation . Donc :
– Le complexe est le complexe de module 1 et d’argument .
– Le point est le point du cercle trigonométrique tel que ,
– Exemple : ; ;
Le complexe peut donc aussi s’écrire et les formules du produit et du quotient deviennent, tout simplement :
et
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Formules d’Euler et de De Moivre
d’où ( )
Ces formules sont utiles pour linéariser une puissance de cosinus ou de sinus.
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La fonction , ,
Cette fonction de vers , est très prisée des physiciens car elle modélise les sinusoïdes amorties que l’on trouve dans des phénomènes vibratoires très simples (régimes pseudo-périodiques des pendules amortis en mécanique ou des circuits RLC en électronique). Nous allons montrer que cette exponentielle complexe se dérive et s’intègre exactement comme une exponentielle réelle.
Soit donc , avec et .
Nous avons d’où
On constate donc que , ce qui est la même formule que pour réel. Ensuite la dérivée de est de sorte que est une primitive de .
Retenons qu’il n’y a rien à retenir ! :
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